C’est un fait qui ne surprend plus personne : l’avenir de l’architecture sera écologique et responsable. Face à ce challenge, les femmes (qu’elles soient architectes, designers et décoratrices), ont une place à tenir et des idées à imposer. De plus en plus présentes sur le marché de l’architecture et de la décoration d’intérieur, notamment en France, elles sont aujourd’hui une source d’inspiration, mais aussi un symbole de changement et d’émancipation pour les temps futurs. Focus sur 6 femmes qui portent une démarche écoresponsable dans le milieu de l’archi, du design et de la déco.
Être une femme architecte, décoratrice ou designer en France aujourd’hui
Si des améliorations sont à noter, il n’est pas toujours simple de se faire une place, notamment dans le monde (masculin) de l’architecture, des chantiers ou du design. Les interlocuteurs sont, pour beaucoup, des hommes et les discriminations de genre, toujours bien ancrées. Les principales concernées sont souvent franches : il est indispensable de se faire son petit trou, de trouver sa place et s’affirmer pour pouvoir réussir dans ces métiers et vivre de sa passion. Le plus important ? Avoir confiance en soi, en ses capacités et ses actions, mais aussi créer des relations de confiance avec ses partenaires, ses collaborateurs et ses clients.
Si tous les moyens ne sont pas encore mis en place pour favoriser pleinement l’épanouissement des femmes dans ces milieux, la marche est lancée et les femmes architectes, designers ou décoratrices sont de plus en plus visibles en France et dans le monde.
Adopter une démarche écoresponsable et se faire une place en tant que femme : deux challenges à relever
Dans le monde de l’architecture ou du design, on remarque que les femmes sont plus enclines à développer une démarche écoresponsable, ou même sociale, que les hommes. Est-ce l’habitude de mener des combats au quotidien ? Elles cherchent à créer des projets qui ont du sens et n’hésitent pas à s’emparer de défis et d’enjeux qui dépassent leur simple carrière professionnelle.
Les qualités habituellement accordées aux femmes sont appréciées dans le milieu : écoute, compréhension (ne sont-elles pas meilleures psychologues que les hommes ?), patience, précision et organisation, par exemple. Cependant, chacune porte avec elle sa propre vision de son métier et de sa passion.
La terre, la matière et la question des racines (que l’on garde ou que l’on quitte) accompagnent le travail et la quête de Chloé Bensahel, une artiste-designer qui détourne le textile dans ses créations. La matière, aussi, est un enjeu crucial pour Fabienne Bulle, au cœur même de son métier d’architecte. Repenser l’écologie devient un véritable credo pour ces femmes qui font bouger le monde et bouleversent les codes. À l’instar de Florence Lipsky, de ses constructions durables et de son image inspirante pour les futures femmes architectes en France.
Des réalisations inspirantes et porteuses d’avenir
Florence Lipsky, vers une architecture durable, dans une démarche écoresponsable
Née en 1960, diplômée de l’École d’architecture de Grenoble en 1985, Florence Lipsky a travaillé avec des professionnels reconnus et a obtenu plusieurs récompenses pour ses réalisations et pour l’ensemble de sa carrière. En 2020, elle est élue femme architecte de l’année ! Un titre qui récompense une grande carrière et des constructions où s’entremêlent engagement écologique et démarche tournée vers l’avenir. Elle est aussi docteure en architecture et membre de l’Académie d’architecture.
C’est avec son associé, Pascal Rollet, qu’elle développe une architecture durable et écologique, comme pour la Bibliothèque Universitaire du Campus d’Orléans ou les Grands ateliers de l’Isle-d’Abeau à Villefontaine. Découvrez leur vision de l’architecture.
Fabienne Bulle, les multiples facettes du bois
Également titulaire de l’Académie d’architecture, Fabienne Bulle intègre la question écologique dans ses dernières réalisations architecturales. Née en 1953 à Bourges, elle est diplômée de l’École d’architecture de Paris en 1977 et lauréate de nombreux prix, entre autres, le Prix Femmes architectes de 2019 ou le Palmarès Construction Bois Centre Val de Loire en 2020.
Les matériaux, leur agencement et leur utilisation, sont un questionnement qui jalonne son travail d’architecte. Sa démarche est écologique : les matériaux ont une certaine consistance, une permanence (ou non), ils se transforment, ont un impact sur l’environnement… Le bois est la matière la plus utilisée par Fabienne Bulle, comme le prouvent ses réalisations, la Maison de l’étudiant Marta Pan à Guyancourt ou le centre départemental d’action sociale de Vitre en Ille-et-Vilaine. Jetez un coup d’œil à ses projets et son site internet.
Gaëlle Pinel, une démarche globale et écoresponsable
Architecte d’intérieur et designer, Gaëlle Pinel est née en France, où elle a fait ses études d’histoire de l’art, d’architecture d’intérieur et de design, avant de partir à Londres pour travailler pour la marque Tom Dixon. Revenue en France depuis 2017, elle propose aujourd’hui une ligne d’objets de décoration 100 % made in France. Son esthétique, douce, subtile et élégante, sublime une démarche éthique et écoresponsable.
Gaëlle Pinel s’intéresse aux modes de vie, au quotidien de chacun et de chacune, et à l’impact des matériaux sur l’environnement. Ses objets sont intemporels et durables. Une femme inspirante à suivre de près ! Découvrez son instagram.
Raffaella Loï, le marbre upcyclé
D’origine franco-italienne, Raffaella Loï puise une grande partie de son inspiration dans le marbre et les matières minérales. Architecte d’intérieur et designer, elle récupère les chutes de marbre et leur offre une seconde vie. Ses créations sont d’une grande élégance, d’une finesse et d’une beauté géométrique rares. Les lignes sont pures, le travail est méticuleux et les formes semblent parfaites. Sa première source d’inspiration ? Le travail de sa famille, dans leur marbrerie à Bry-sur-Marne, lorsqu’elle était petite. Chaque pièce est unique, issue d’une ligne en série limitée.
Jetez un coup d’œil à sa collection Pinces ou Polygones sur son site internet ou sa page insta.
Marie-Sarah Adenis, les possibilités du vivant
Marie-Sarah Adenis est une femme étonnante, aux idées inspirantes et aux créations originales. À la fois artiste-designer, elle est aussi scientifique (elle possède un double diplôme en biologie). Elle mêle dans son travail ses recherches biologiques et sa passion pour le design, les symboles et le vivant. Un vaste programme !
Ses réalisations, bien que différentes dans leur domaine d’application, se recoupent et résonnent entre elles. Exposée au Palais de Tokyo en 2021 pour Ce qui tient à un fil (une exposition entre l’art et le design), elle est aussi la co-fondatrice d’une entreprise de bioproduction de couleurs (100 % renouvelable), afin de remplacer les colorants industriels pétrochimiques, dans Les usines cellulaires de la couleur. Faites un tour sur son site web.
Chloé Bensahel, le textile et la mémoire
Décoratrice et artiste textile, Chloé Bensahel allie performances, multimédias et textiles dans ses créations. Elle explore des thèmes qui lui sont propres : la mémoire, l’identité, le langage et l’émigration. D’origine franco-américaine, elle est diplômée de la Parsons School de New York (2013), mais elle a également travaillé en Australie et à Tokyo !
Chloé Bensahel est une artiste du monde et ses créations sont exposées un peu partout : Paris, Washington ou Melbourne. La matière, et plus particulièrement les tissus, nous raconte des histoires, évoque des souvenirs et engage la mémoire. Les textiles rappellent les traditions, le savoir-faire, et ils s’enracinent dans la terre, qui est à la source de tout. Découvrez son compte instagram.
Le point commun de ces six femmes ? Outre qu’elles appartiennent chacune à des métiers qui sont en résonance (architecte, designer ou décoratrice d’intérieur), elles portent en elles des engagements forts : œuvrer pour l’épanouissement des femmes au sein de leur métier, développer une démarche écoresponsable, et donner du sens, grâce à leurs réalisations ou à leurs créations, à un monde en renouvellement.
