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Ces Françaises qui défendent les océans

femmes oceans

Parmi le million de marins qui naviguent à travers le globe, seulement 2% sont des femmes… Ce qui ne les empêche pas de retrousser les manches de leurs cirés et de s’engager, contre vents et marées, dans la protection du monde maritime. Les enjeux sont colossaux, leurs démarches ordonnées et concrètes. 

Anita Conti, la première océanographe française, a fait figure de pionnière en alertant, dès 1939, sur les conséquences de la pêche intensive et la nécessité de préserver les ressources halieutiques. Depuis, les femmes n’ont jamais démérité et continuent d’être actives au chevet du poumon de la planète.

Étudier le monde

De l’Arctique aux Galápagos en passant par les terres Australes, il n’y a pas un recoin en mer qui ne soit pas étudié par une des nombreuses expéditions scientifiques en cours. La science est le préambule à toute action de protection des océans. Il faut d’abord observer, recueillir, analyser, décrire et comprendre pour prévoir et anticiper.

Agnès Troublé, plus connue sous le nom d’agnès.b, le sait bien et a fondé, en 2003, Tara Océan, une association scientifique publique. Grâce à sa goélette Tara, un véritable bateau laboratoire, six expéditions ont déjà été menées. La mission du moment qui va faire parcourir à Tara 70 000 kilomètres, entre l’Atlantique Sud et l’Antarctique, s’intéresse aux microbiomes marins, ces micro-organismes qui constituent le vital et premier maillon d’une longue chaîne alimentaire. Les scientifiques embarqués vont se pencher, durant deux ans, sur les impacts du changement climatique et de la pollution microplastique sur les microbiomes.

Éduquer les enfants

A long terme, c’est entre les mains de nos enfants qu’est l’avenir de l’océan, d’où l’absolue nécessité d’attirer leur attention sur ce sujet et de leur fournir des connaissances solides.

Maud Fontenoy, navigatrice chevronnée, s’y attèle depuis 2008 et la création de sa fondation éponyme. La collectionneuse d’exploits (traversées à la rame en solitaire, tour du monde à la voile à contre-courant…) souhaite alerter les enfants sur les effets de la pollution et du réchauffement climatique sur les océans.

En partenariat avec l’Éducation Nationale, sa fondation propose des kits pédagogiques, clés en main, à destination des enseignants d’élémentaire, de collège et de lycée. Au programme, en fonction des âges, des sujets comme la montée du niveau des océans, l’importance des énergies marines renouvelables, la biologie des récifs coralliens, ou encore la richesse du patrimoine maritime…

Entrer en politique

La préservation des océans et du littoral dépend aussi fortement de la volonté politique.

Limiter les activités en mer comme les explorations de ressources minières ou interdire le chalutage de fond sur de vastes aires marines pour rétablir la biodiversité ne sont possibles qu’avec une législation cohérente, adaptée par le plus grand nombre d’États.

Première femme à boucler le Vendée Globe, en 1997, Catherine Chabaud en a conscience et a décidé de s’engager pour mener son combat au sein de l’arène politique. Élue au Parlement Européen depuis 2019, elle n’a de cesse de réclamer que l’océan soit reconnu bien commun de l’humanité auprès des Nations Unies, c’est à dire qu’il soit vu comme un bien collectif au service et sous la responsabilité de tous (États, collectivités, entreprises, citoyens…) Elle plaide ainsi pour une collaboration internationale et une approche interdisciplinaire qui aboutirait à une gestion globale de l’océan afin d’assurer la cohésion et le respect des mesures.

Un pied au Parlement, l’autre sur son bateau, Catherine Chabaud a annoncé qu’elle participerait, en novembre 2022, à la douzième édition de la Route du Rhum pour porter, encore et toujours, son message.

Passer à l’acte

En matière de protection de l’océan, il n’y a pas de petit geste et toutes les actions menées sur le terrain, par des associations ou des ONG, comptent. Les opérations un peu musclées, bien ciblées et pertinentes attirent les médias et, par ricochet, réveillent les citoyens.

Ce n’est pas un secret pour Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepered France, une ONG vouée à la défense des écosystèmes marins, habituée des actions coups de poing. Parmi les batailles du moment, Lamya Essemlali souhaite lever l’omerta sur le massacre des dauphins sur les côtes Atlantiques françaises (plusieurs milliers chaque année !) C’est ainsi qu’un navire de l’ONG patrouille durant l’hiver, chaque nuit, sans relâche le Golfe de Gascogne pour filmer les captures de dauphins par les chalutiers et les dénoncer sur la place publique (les cadavres de cétacés sont exposés en pleine rue pour sensibiliser le grand public). Déterminée et sans concession, Lamya Essemali ne craint ni les confrontations avec la justice (l’ONG a porté plainte plusieurs fois contre l’État français) ni celle avec les pêcheurs des bateaux usines.

Certes, on peut s’inquiéter de la santé de l’océan mais on sent qu’un véritable élan se met en place et que des personnalités archi motivées, venues de tous bords, sont résolues à faire bouger les lignes, chacune à leur échelle. Parmi les filles qui se démènent pour cette belle cause, on compte aussi, par exemple, Pauline Ado, surfeuse professionnelle, engagée auprès de la Surfrider Foundation Europe, Alexandra Cousteau, militante et digne petite fille de son grand-père, qui soutient l’organisation Oceans 2050, ou encore Marion Cotillard, l’actrice qui a participé à une mission Greenpeace en Antarctique.

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À propos de l autrice

stephanie redactrice
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