Part II / Celles qui illustrent la nature
Le monde de l’illustration regorge de créatrices talentueuses, qui toutes à leur manière, nous font entrer dans un monde coloré, vivant, et ingénieux. Minisauts a choisi de vous faire découvrir le travail de six merveilleuses artistes-illustratrices. Elles ont accepté notre invitation pour nous parler tout particulièrement de la place qu’occupe la nature dans leur art et dans leur vie quotidienne.
Elodie Flavenot
Elodie Flavenot est une artiste qui puise son inspiration dans la nature, dans ses expériences de vie dans d’autres pays, et qui aime s’imprégner d’autres cultures. Elodie s’est orientée vers des études artistiques dès ses 15 ans puis intègre une école d’art où elle étudie le graphisme. Mais c’est lors d’un voyage en Amérique Latine, il y a deux ans, qu’elle réalise que le graphisme n’est pas fait pour elle et que ce sont le dessin et la peinture qui la font vibrer depuis toute petite.
Quel genre d’artiste-illustratrice es-tu et souhaites-tu devenir ?
Je pense être une personne qui a besoin de vivre ses expériences à 200 %. J’aime être plongée dans une atmosphère, perdue dans la nature pour dessiner des détails, des souvenirs mêlés à mon imagination. J’ai ce besoin de m’imprégner d’une culture, d’y vivre pour ressentir au plus profond de moi quelque chose qui me fait vibrer pour l’illustrer.
Je souhaite continuer ma vie de nomade qui dure depuis presque sept ans. Noter, gribouiller, illustrer, écrire des anecdotes. Je veux ressentir, retranscrire, communiquer, et m’ouvrir toujours plus l’esprit. Je ne sais toujours pas sous quelle forme mais, je souhaiterais développer des outils avec mon travail afin qu’il puisse être utile à certaines personnes ou certains publics.
Raconte-nous la relation femme-nature qui t’inspire, te nourris et te guide dans ton travail ?
La nature est l’une des choses les plus importantes dans ma vie et mon travail. J’ai ce besoin de m’y plonger pour me ressourcer et de me laisser envelopper par tous les sons que je vais entendre. Chaque région et chaque pays a sa particularité et c’est ce que j’aime le plus lorsque je suis en mouvement. Les idées, les mots et les visuels me viennent assez facilement en tête lorsque je me balade.
Les balades sont très importantes, elles sont la source de mes créations. Parfois je prends des photos. Par exemple, je me balade et là, tout de suite, j’ai ce besoin immense de « traduire » un détail en face de moi. Je me demande avec quels outils je vais réaliser ça. Quelle gestuelle je vais avoir ? Quelles couleurs utiliser ? Les textures et les couleurs sont des choses que j’aime beaucoup exploiter.
Que souhaites-tu apporter, laisser dans notre monde ?
De plus en plus je dirais que je souhaite apporter de l’authenticité, de l’écoute, de la bienveillance, mais aussi de l’énergie ! Après toutes ces années en sac à dos, je me rends compte que s’écouter est la clé. Faire ce que l’on aime, se faire confiance, nous amène sur notre droit chemin, personnel comme professionnel. C’est cette écoute qui m’a amené vers le slow travel et la slow Life.
Je ne sais pas de quoi sera fait demain, mais j’espère pouvoir continuer à dessiner, à voyager, à transmettre, à partager, à apprendre, à transmettre de nouveau… rencontrer des gens de tous horizons. C’est ma richesse, c’est ce qui me porte et me fait avancer.
Son travail est à retrouver sur son site : https://elodieflavenot.com ~ Et sur Instagram : https://www.instagram.com/elodieflvt
Amandine Maisse
Amandine Maisse est entrée dans le monde des arts dès le lycée, avec un Bac Arts Appliqués qu’elle a poursuivi avec un BTS en communication visuelle puis un Master en Arts Appliqués. Les activités manuelles et le dessin sont pour elle une bulle qui l’apaise et dans laquelle le temps est suspendu. C’est pourquoi, il lui est possible de rester concentrer pendant des heures lorsqu’elle crée.
Quel genre d’artiste-illustratrice es-tu et souhaites-tu devenir ?
Je suis un peu une illustratrice touche à tout, c’est d’ailleurs ce que j’aime dans ce métier, pouvoir travailler autant pour du film d’animation jeunesse que pour du motif textile et du papier peint, ou encore créer mes propres illustrations pour ma papeterie « Trait sauvage ».
Je trouve que beaucoup d’illustrateurs-trices ciblent leur travail selon le type de public (adultes ou enfants) ou en fonction de l’âge. Mais cela ne me donne pas du tout envie. J’avance au jour le jour en fonction de mes idées, de mes envies et des projets qui arrivent à moi et je ne souhaite pas devenir quelqu’un en particulier.
Raconte-nous la relation femme-nature qui t’inspire, te nourris et te guide dans ton travail ?
Je m’inspire beaucoup de la nature car cela me passionne. Je suis née et j’ai grandi à la campagne, et je suis passionnée de plantes et de leurs vertus. Je voyage beaucoup en France et à l’étranger, et à chaque fois, je suis fascinée par la découverte de nouveaux végétaux. Je pense d’ailleurs que si je n’avais pas été illustratrice je me serais orientée dans un domaine végétal. Peut-être même qu’un jour ce sera le cas.
J’ai un grand besoin de verdure au quotidien, ma maison est une jungle et je rêve de créer un microcosme végétal et humide dans mon jardin. J’ai pour projet de déménager avec mon conjoint et ce qui est sûr, c’est que ce sera dans un lieu humide avec des cours d’eau et une nature grasse.
Je passe beaucoup de temps à choisir mes couleurs car j’adore ça et c’est très important à mes yeux : les couleurs harmonieuses c’est la vie ! Elles s’inspirent de mes voyages.
Que souhaites-tu apporter, laisser dans notre monde ?
Des petites touches colorées et positives, et peut-être inconsciemment une émotion et sensibilisation à la nature.
Son travail est à retrouver sur Etsy : https://www.etsy.com/fr/shop/TraitSauvage ~ Et sur Instagram : https://www.instagram.com/traitsauvage
Fanny Fage
Depuis toute petite, Fanny Fage se souvient voyager par le dessin. Après une licence d’Arts Plastiques puis trois années d’études dans une école d’art en Belgique, Fanny a peu à peu trouvé son style graphique. Au fil des années, celui-ci a évolué en fonction de ses centres d’intérêts, nourri par ses lectures, ses découvertes, et par le quotidien de ses deux filles de 5 ans aujourd’hui. La nature, mais aussi l’Asie et son esthétisme sont parmi ses premières sources d’inspirations.
Quel genre d’artiste-illustratrice es-tu et souhaites-tu devenir ?
Actuellement, je travaille essentiellement pour l’édition jeunesse et j’anime des ateliers, des rencontres au sein d’écoles, de médiathèques ou de salons du livre. Je ne saurai dire précisément ce qui m’a conduit à devenir illustratrice, si ce n’est l’envie d’inventer, de peindre, de créer et de partager peut-être, tout simplement. L’idée que mes illustrations puissent toucher une personne, petite ou grande, me plait particulièrement.
Dans l’avenir, je souhaite pouvoir donner des cours de dessin et d’illustration dans un grand atelier, chez moi. Je souhaite également créer des motifs et des designs textiles mais aussi pouvoir exposer plus régulièrement mon travail dans des galeries diverses afin de toucher un public d’âge varié.
Raconte-nous la relation femme-nature qui t’inspire, te nourris et te guide dans ton travail ?
Je travaille essentiellement à l’aquarelle et parfois à l’acrylique de façon diluée. J’aime la transparence, la fluidité de ce médium, le mélange des couleurs et leur fusion parfois accidentelle pour créer de belles surprises.
Inspirée de l’esthétique japonais, et peut-être aussi de ma façon d’être, j’aime laisser une part de vide dans mes illustrations, une sorte de légèreté qui accompagne l’aspect poétique et de rêve que j’essaie de transmettre à travers mes images. J’aime particulièrement dessiner des animaux, des personnages mi humain mi animal, créer des instants suspendus, une histoire en devenir.
Actuellement, je prépare ma première exposition solo que j’ai intitulée « WILD » et qui traitera, toujours de façon poétique, de notre relation à la nature, des animaux, et de notre monde chancelant.
Que souhaites-tu apporter, laisser dans notre monde ?
Je pense que j’aimerais pouvoir inspirer positivement ceux qui regardent mes images. Montrer que l’on est libre dans l’acte de création, que lorsque l’on dessine ou l’on peint tout est possible ; pas besoin de perfection, mais tout simplement de se dire « et pourquoi pas ? ».
Son travail est à retrouver sur site : https://www.fannyfage-illustration.com/ ~ Et sur Instagram : https://www.instagram.com/fannyfage_art
Lisa Masse
Lisa Masse a d’abord étudié le design d’espace pour devenir architecte d’intérieur. Des études qui lui ont permis d’assouvir sa créativité, mais en adaptant son dessin à certaines exigences, et donc, en restreignant sa liberté. C’est pendant le confinement et avec l’arrêt de son activité professionnelle qu’elle s’est alors intéressée à l’illustration et mise à dessiner quotidiennement avec passion.
Quel genre d’artiste-illustratrice es-tu et souhaites-tu devenir ?
Il est difficile de résumer mes dessins, mais en quelques mots je dirais qu’ils sont naïfs, colorés, poétiques, fleuris et parfois féministes. Je dessine avec un Ipad pro, j’utilise Procreate, et de temps en temps à la gouache et au crayon de couleur. J’aimerais être plus assidue dans la peinture et me détacher un peu plus de l’écran, bien que j’aime beaucoup le dessin numérique !
Raconte-nous la relation femme-nature qui t’inspire, te nourris et te guide dans ton travail ?
J’adore dessiner des femmes dans des paysages grandioses et idylliques, peut-être parce que je me projette un peu en elles. C’est aussi une manière de les mettre en avant et de les connecter à quelque chose de grand, de fragile mais de merveilleux : la nature.
Les paysages que je dessine sont pour moi un symbole de grande liberté que j’aime associer aux femmes. J’essaie d’utiliser des textures différentes et de travailler la lumière pour donner une profondeur à mes dessins et les inscrire dans une temporalité (coucher de soleil, matin brumeux, froid hivernal, etc.)
Que souhaites-tu apporter, laisser dans notre monde ?
J’espère laisser le moins de traces possible de mon passage sur terre, ou du moins, juste des messages positifs porteurs de sens, comme l’écologie et le féminisme. Cela étant, je suis loin de faire du dessin militant, même si j’ai quelques idées de projets un peu plus engagés.
Son travail est à retrouver sur Etsy : www.etsy.com/fr/shop/LisaMasseShop ~ Et sur Instagram : https://www.instagram.com/lisa__masse
Manon Hebert
Manon Hebert dessine depuis toute petite, où elle racontait alors des histoires sous forme de bande dessinée et se confectionnait des robes en papier. En grandissant, elle choisit d’étudier le design graphique puis le motion design. Après avoir travaillé comme designer graphique pour des agences de communication, elle décide finalement de se lancer en freelance pour se libérer artistiquement. Ses sources d’inspiration se trouvent dans le cinéma, la mode, la littérature, la danse, et la musique.
Quel genre d’artiste-illustratrice es-tu et souhaites-tu devenir ?
En tant qu’artiste-illustratrice, j’ai un grand intérêt pour la création de portraits (fictifs ou non). C’est une façon pour moi de figer l’instant et l’émotion d’une ou de plusieurs personnes, et de les accentuer avec une palette de couleur qui m’inspire. À l’avenir, je souhaiterai me lancer dans la création de motifs à destination du textile. Aimant la mode et le dessin, je trouve cela intéressant de relier les deux afin de faire naître de jolies choses.
En y réfléchissant bien, la passion du dessin me vient très certainement de ma famille, qui elle aussi est très attachée à l’art. Je pense également à un ami de mes parents que je considérais comme mon grand-père de substitution, et qui a exercé tout au long de sa vie le métier d’artiste-peintre.
Raconte-nous la relation femme-nature qui t’inspire, te nourris et te guide dans votre travail ?
Pour moi, la femme et la nature riment avec « harmonie » car je vois en ces deux choses, de la sensibilité et de la beauté. En ce qui concerne mes techniques, je dessine mon sujet le plus souvent au crayon à papier sur un format que je choisis au préalable et que je numérise afin de le coloriser via un logiciel (le plus souvent Photoshop). Il m’arrive également d’utiliser du crayon de couleur, de l’encre de chine et de l’aquarelle. Ma palette varie, mais j’éprouve beaucoup d’attirance pour les couleurs pastel car elles évoquent en moi la douceur, la pureté, le rêve et la simplicité.
Que souhaites-tu apporter, laisser dans notre monde ?
En tant qu’artiste, mon souhait est d’apporter de la poésie, de la douceur et de l’authenticité à travers mon travail. Illustrer des émotions, évoquer des souvenirs, faire rêver, voyager… J’ai plusieurs rêves, à vrai dire, qui me relient à l’art. Plus jeune, mon plus grand rêve était de travailler pour les studios Disney en tant qu’animatrice. Et pour moi, réaliser un court-métrage d’animation serait un immense accomplissement.
Son travail est à retrouver sur son site : https://manon-illustrations.com ~ Et sur Instagram : https://www.instagram.com/manonh.art
Marie Boiseau
Marie Boiseau est illustratrice indépendante depuis 2017. Elle aussi est passionnée de dessin depuis toute petite, elle a toujours voulu en faire son métier et a pour cela étudié les beaux-arts à Lorient et à Angoulême.
Quel genre d’artiste-illustratrice es-tu et souhaites-tu devenir ?
Mon univers s’oriente principalement autour des femmes, que je dessine diverses et variées. Je suis aussi inspirée par les formes et les couleurs de la nature, les petites choses de la vie quotidienne, la mode, le féminisme. Je travaille principalement à la gouache car cela me permet d’obtenir des couleurs hyper vives et j’adore la texture de ce médium. Mais j’aime aussi expérimenter de nouvelles choses !
Raconte-nous la relation femme-nature qui t’inspire, te nourris et te guide dans ton travail ?
La nature m’inspire énormément, car on y trouve une multitude de choses extrêmement visuelles et graphiques. Que ce soit au niveau des formes, par exemple certaines formes de feuilles, certaines plantes tombantes, certains arbres très grands et imposants ; mais aussi au nouveau des couleurs et des motifs, par exemple dans les plantes d’intérieurs, notamment les calathéas et les maranthas. C’est dingue de penser que ce ne sont pas des humains qui ont peint ces motifs ! C’est très plaisant de les reproduire à la peinture, car en réalité, ils ont déjà l’air d’avoir été peints à la main.
Que souhaites-tu apporter, laisser dans notre monde ?
J’essaye de faire un travail joyeux et coloré, qui fait du bien aux personnes qui le regarde. Mais j’essaye de ne pas non plus avoir un message trop « positif » car je trouve parfois qu’on déborde d’injonctions à la positivité sur les réseaux. J’aime bien me dire que c’est ok d’aller mal parfois, de se laisser aller à ses émotions, même si elles sont négatives. Dans le futur, j’aimerais travailler sur davantage de projets engagés. J’aimerais d’ailleurs beaucoup illustrer un livre sur les plantes !
Son travail est à retrouver sur son site : https://www.marieboiseau.com ~ Et sur Instagram : https://www.instagram.com/marieboiseau
Dans la vie comme dans leur art, ces six illustratrices que nous avons choisi de vous présenter accordent à la nature une place primordiale : c’est ce qui les inspire, les nourrit et leur permet de se ressourcer. Une nature qu’elles expriment à travers leurs illustrations par des touches de couleurs, des mouvements de traits et par une énergie, à travers laquelle elles souhaitent transmettre un message de positivité et de bienveillance ; message, sans aucun doute, inspiré de cette même nature.
Pour (re)découvrir le premier volet de ce sujet, nous vous invitons à cliquer sur ce lien : L’illustration : un métier où le rêve prend tout son sens