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Le nomadisme digital, quand travail rime avec voyage 

Nomade digital

Ces dernières années, avec l’essor du travail à distance et la possibilité d’être connecté partout, en permanence, s’est développée une pratique qui permet d’allier voyage et travail : le nomadisme digital. Alors que se cache-t-il derrière cette appellation de « nomade digital » ? Et quels sont les endroits du monde les plus prisés par ces travailleurs d’un nouveau genre ?

Qu’est-ce que le nomadisme digital ?

C’est un fantasme pour bon nombre d’entre nous : plus besoin d’attendre de poser des congés pour partir voyager, mais au contraire, faire de sa vie quotidienne, un voyage constant. Attention, on parle bien ici de voyage et non de vacances ! C’est le concept du nomadisme digital. Prendre son ordinateur, et travailler à distance, depuis l’endroit de son choix. Fini les trajets métro-boulot-dodo, désormais tout se passe derrière son écran d’ordinateur, que celui-ci soit face à la mer, à la forêt, ou à grande artère d’une métropole étrangère.

Cette pratique est née il y a une quinzaine d’années, avec la parution du célèbre ouvrage de Thimothy Ferriss, « La semaine de 4 heures ». Cet ouvrage visait à repenser l’organisation individuelle du travail et introduit alors ce concept de nomadisme qui s’offre aux personnes dont le travail se fait en ligne, dans le monde du « digital ».

Une recherche de liberté…

En France, avec l’explosion des postes dans le numérique (du community manager au développeur web), le concept de nomadisme digital a commencé à faire parler de lui autour des années 2010-2015. De plus en plus de ces profils numériques ont saisi l’opportunité d’exercer un métier se faisant grâce à un ordinateur pour se lancer à leur propre compte, selon leurs propres rythmes et horaires, et surtout depuis l’endroit de leur choix.

Peu à peu, avec l’évolution des technologies et de leur place dans notre vie quotidienne, ainsi que la banalisation du travail à distance même pour les employés, cette numérisation des métiers s’est étendue à d’autres professions. On retrouve désormais tout type de profils exerçant en nomade digital, qu’ils soient docteurs, avocats, architectes… Et toute une industrie s’est peu à peu développée autour du nomadisme digital afin d’offrir des services dédiés à ses travailleurs-voyageurs.

… et de jouissance quotidienne

Si ce mode de vie s’est répandu si rapidement, c’est qu’il répond à un désir de redonner du sens à son travail tout en profitant des facilités offertes par le développement du transport aérien et du monde du tourisme. Il est en effet plus facile que jamais de voyager d’un bout à l’autre de la planète et ce, souvent à moindre coût pour une grande partie des nomades digitaux.

En outre, la crise de la Covid, mais aussi le manque d’emplois et de perspectives offertes aux jeunes diplômés en France et dans de nombreux pays occidentaux, sont venus rompre avec la vision des générations précédentes sur la façon de travailler et, plus généralement, de vivre. D’où un désir plus fort de repenser la place du travail dans la vie quotidienne.

En choisissant d’être nomade digital, ces travailleurs d’un nouveau genre s’octroient la possibilité de découvrir de nouveaux lieux, de visiter de nouveaux pays, et tout simplement de travailler dans un cadre plus attrayant que celui d’un bureau au sein d’un open space. Qui dit voyage ne dit pas pour autant vacances : une grande partie des nomades digitaux exerce en indépendant, ce qui requiert de nombreuses heures de travail et une grande rigueur. Hors de question de passer ses journées à flâner au risque de perdre ses clients ou son emploi. En revanche, cela permet d’organiser son temps de travail soi-même, de façon à s’accorder du temps pour explorer son nouvel espace de vie temporaire une fois l’ordinateur éteint. Et en changeant régulièrement de lieu de vie, c’est la garantie de ne souffrir d’aucune routine.

Le coût d’une vie en nomadisme 2.0

Mais alors, cette liberté a-t-elle un coût ? D’un point de vue financier, celui-ci est très faible. Le nomadisme digital permet généralement à celles et ceux qui l’exercent de mieux vivre que s’ils exerçaient dans leur pays d’origine. Pourquoi ? Car souvent, ces nomades digitaux perçoivent un revenu plus élevé que le revenu moyen du pays dans lequel ils séjournent.

En effet, la majorité des nomades digitaux est issue des pays occidentaux et ces travailleurs perçoivent donc souvent un salaire aligné sur leur pays d’origine, et/ou payé dans une monnaie forte (euro ou dollar). En parallèle, les destinations choisies par les nomades digitaux se concentrent généralement sur des pays d’Asie et d’Amérique Latine, où le coût de la vie est, de ce point de vue, peu élevé. Ainsi il est possible pour un nomade digital de séjourner pendant une longue durée au sein d’un hôtel, pour un coût mensuel moindre qu’un loyer parisien. Ou bien, de pouvoir s’offrir un airbnb avec vue sur la plage, du fait de ses revenus confortables. Il y a en effet tout type de profils parmi les nomades digitaux.

Bien sûr, être connecté en permanence a tout de même un coût financier, puisque cela demande un équipement approprié et des souscriptions diverses à des services numériques indispensables (VPN, espaces de stockage, outils de travail en ligne, etc.). A cela s’ajoute également les coûts spécifiques de voyage, tels que billets d’avions, visas, assurances et autres frais divers.

Enfin, la vie de nomade digital peut aussi avoir un coût auquel on pense moins : celui de l’isolement. Être en permanence sur les routes, cela veut dire être loin de sa famille et de ses amis. C’est se retrouver régulièrement au sein de cultures étrangères, entouré d’inconnus. Mais heureusement, il existe de nombreux réseaux de nomades digitaux qui offrent l’opportunité de faire des rencontres et d’éviter la solitude.

Les pays où il fait bon être nomade digital

Dans l’absolu, tant qu’un accès à internet existe, il est possible d’exercer en tant que nomade digital. Cependant, certaines destinations sont plus prisées que d’autres car elles offrent de meilleures conditions de vie à ces profils. Parmi les critères les plus importants se trouvent la qualité de l’accès à internet, le coût de la vie, la qualité de vie générale, et l’existence de réseaux locaux de nomades digitaux.

Depuis les débuts du nomadisme digital, l’Asie est la destination la plus prisée. La raison première est due au faible coût de la vie dans les pays d’Asie, tout en étant des pays généralement sûrs et sans dangers. Les premières destinations en Asie sont la Thaïlande (Chiang Mai et Bangkok), l’Indonésie (Bali), et le Vietnam (Saigon et Höi An). En revanche, rares sont les pays d’Asie qui offrent plus de 90 jours de visa, ce qui contraint à changer de pays régulièrement.

En Amérique du Sud, de plus en plus de nomades digitaux posent leur laptop en Argentine (Buenos Aires), en Colombie (Medellin) et au Mexique (Mexico City) qui deviennent des destinations de plus en plus prisées. Plus au nord, le Canada accueille aussi un grand nombre de nomades digitaux du fait de la possibilité d’y séjourner pendant six mois sans visa. Si le Canada présente un coût de la vie élevé, c’est en revanche une destination qui offre de très nombreux services pour les travailleurs numériques nomades.

Enfin, l’Europe accueille également un grand nombre de nomades digitaux. Berlin (Allemagne) et Lisbonne (Portugal) sont parmi les destinations les plus prisées. Mais d’autres capitales européennes sont aussi très appréciées des voyageurs nomades telles que Barcelone (Espagne), Sofia (Bulgarie), Prague (République tchèque), ou encore Budapest (Hongrie). Pour les nomades digitaux européens, aucun visa n’est requis, ce qui leur permet de s’y installer et d’aller et venir à leur guise.

Car le visa est la principale contrainte du digital nomade. C’est pourquoi, pour attirer ces profils particuliers, certains pays proposent désormais des visas de travail spécifiques aux nomades digitaux. Ces visas existent dans un nombre croissant de pays en Europe et ailleurs. Actuellement, des visas de ce type, pouvant aller jusqu’à un an de séjour, sont proposés notamment au Portugal, en Estonie, en Allemagne, en Géorgie, en Croatie, en Norvège, au Mexique, à l’île Maurice et à Dubaï.


Alors, le nomadisme digital est-il l’avenir du travail ? Cela est encore difficile à dire, et sûrement tôt pour imaginer que nous exercions tous un jour à distance. Il existe en outre de nombreux challenges pour rendre ce mode de vie accessible à tous. Aujourd’hui, cela reste un privilège réservé à une minorité de personnes : des profils éduqués et avec un passeport ouvrant de nombreuses portes. En outre, ce mode de vie soulève aussi de nombreuses questions sur son impact environnemental et social, un débat qui n’est encore que timidement commencé.

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À propos de l autrice

Daisy Lorenzi
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