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L’écologie, une affaire de femmes ?

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Toutes les recherches montrent que les femmes se préoccupent plus de l’environnement que les hommes. Des grandes figures actuelles du mouvement écologique, comme Greta Thunberg, aux entrepreneures qui développent des produits durables, les femmes sont mobilisées à tous les niveaux sur les questions d’écologie. Mais alors, cela reviendrait-il à dire que l’environnement est une affaire de femme ?

A en croire toutes les études sur le sujet, il ne fait aucun doute : les femmes sont bien plus concernées par les questions environnementales que les hommes. Lister toutes les études menées ces dernières décennies sur le sujet (comme celle-ci, celle-là, ou encore cette autre étude !) prendrait plus de temps qu’il n’en faut pour lire cet article. Des ONG, aux Nations Unies, en passant par les universités et les industriels eux-mêmes, tous semblent arriver aux mêmes conclusions : les femmes jouent un rôle bien plus important que les hommes sur les enjeux climatiques.

L’empathie des femmes, un atout pour traiter des questions environnementales

Pourquoi donc, en vient-on à se dire que l’écologie serait une affaire de femmes ? La première raison est d’ordre psychologique les femmes. Nous les femmes, bien plus que les hommes, faisons généralement preuve de traits de personnalités jouant un rôle clé dans la lutte contre le changement climatique. L’empathie, l’altruisme, le sens des responsabilités, sont des qualités plus présentes chez les femmes que les hommes.

Or, ce sont ces mêmes qualités qui sont nécessaires à la lutte contre le changement climatique. Pensez-y : décider de changer son mode de vie actuel dans le but d’avoir un impact positif (ou a minima, de réduire son impact négatif) sur la vie de générations futures ou de personnes vivant à l’autre bout du monde demande en effet un grand sens de l’altruisme. Une étude menée à travers onze pays, a montré que les femmes étaient plus inquiètes du changement climatique que les hommes et se disaient prêtes à changer leur mode de vie pour lutter contre les conséquences de celui-ci.

Il ne s’agit pas là de renforcer le cliché selon lequel les femmes sont plus « sensibles » que les hommes, mais simplement de reconnaître une caractéristique actuellement plus présente chez une majorité de femmes, du fait, en grande partie, de notre éducation de genre. En effet, la compassion et la coopération sont, dans une majorité de cultures, plus valorisées chez les femmes que chez les hommes, que l’on encourage plutôt à l’individualisme et à la compétition.

L’écologie, une charge mentale supplémentaire pour les femmes ?

Il n’est donc pas surprenant de voir aujourd’hui nombre de créatrices et d’entrepreneures développer leurs activités en accordant une place centrale aux questions environnementales. Car d’après ces mêmes études, les femmes ont intégré plus vite que les hommes les enjeux environnementaux dans leur vie quotidienne. Pourquoi ? Parce que bien souvent, ce sont encore elles qui sont en charge des décisions et des achats dans leur foyer.

Aussi, ce sont elles, qui initient le plus souvent les démarches environnementales à la maison : réduire la consommation de viande, recycler et composter les déchets, prêter une plus grande attention aux aliments, aux cosmétiques, et aux autres produits ménagers utilisés, etc. Et les industriels l’ont bien compris : une grande partie des campagnes publicitaires pour des produits écologiques sont menées à destination des femmes. Une sorte de marketing vert qui a tendance à tirer sur le rose… 

Tout cela a donné naissance à ce que l’on a appelé le « eco gender gap » (depuis une étude réalisée en 2018 par la société de marketing Mintel) : le fossé entre les choix éthiques des femmes et des hommes. L’étude de Mintel démontre qu’une majorité de femmes fait en effet des choix de consommation éthiques dans leur vie de tous les jours, et ce, dans une proportion bien plus importante que les hommes. Elles encouragent par ailleurs plus que les hommes leur entourage à en faire autant, en prenant part notamment à des mouvements associatifs. Cela semble une évidence lorsque l’on pense aux figures du mouvement écologique d’aujourd’hui telles que la jeune Greta Thunberg, ou encore Alexandria Ocasio-Cortez.

D’après l’étude Mintel, ce fossé existe non seulement en raison des idées évoquées plus tôt, mais aussi du fait de la peur, de la part de certains hommes, d’être perçus comme plus « féminins » s’ils s’impliquent dans les questions écologiques. Ainsi, même en 2022, il y aurait encore des hommes pour penser que l’écologie ne fait pas assez « mâle ». D’ailleurs, d’autres études démontrent également un lien entre misogynie et climato-scepticisme. Et notre souvenir à toutes et à tous de Donald Trump n’est pas là pour dire le contraire…

Les femmes, en première ligne de l’écologie

Le fait est qu’outre les ressorts psychologiques liés à l’engagement écologique, il existe une autre raison bien concrète expliquant la place croissante occupée par les femmes dans les mouvements écologiques. C’est que nous sommes les premières victimes du changement climatique. En effet, d’après les données des Nations Unies, 80 % des personnes déplacées dans le monde en raison des conséquences du changement climatique sont des femmes. Ces dernières, et en particulier les mères célibataires, sont un public plus fragile et donc plus enclin à se retrouver dans la pauvreté après une catastrophe climatique par exemple. D’après l’ONU, les femmes et les enfants ont en outre 14 fois plus de chance de décéder que les hommes lors d’une catastrophe naturelle.

Pour autant, au niveau des réponses gouvernementales apportées à ces questions, les femmes sont toujours aussi peu prises en compte. Heureusement, les initiatives individuelles menées par les nouvelles générations, de femmes et d’hommes, semblent peu à peu faire bouger les lignes et répartir la responsabilité écologique entre les sexes. Des réseaux d’entrepreneures tels que Empow’Her ou le Professionnal Women’s Network (PWN) soutiennent les femmes porteuses de projets écologiques innovants.

En outre, l’écoféminisme, un mouvement féministe né dans les années 1970 aux États-Unis, revient aujourd’hui sur le devant de la scène, en Europe et à travers le monde. Porté par les femmes, ce mouvement vise à faire lutte commune entre féminisme et écologie, en remettant en cause le système patriarcal et capitaliste. De ce mouvement sont nés, et continuent à voir le jour, de nombreuses actions pacifiques en faveur de la lutte pour la préservation de l’environnement.

Par l’éducation vient le changement

Comme évoqué plus tôt, les femmes se sentent majoritairement plus concernées par l’écologie et agissent plus au quotidien pour réduire leur impact écologique que les hommes. Cette situation émane en vérité d’un biais psychologique, qui associe le soin a des qualités « féminines ». Or, les hommes peuvent aussi s’emparer du sujet et c’est par l’éducation que cela peut se faire.

En sensibilisant les enfants, filles comme garçons, à l’importance du changement climatique, l’école peut faire bouger les lignes. En plus de leur apprendre les bons gestes, tels que couper l’eau du robinet en se brossant les dents, ne pas gaspiller, éteindre la lumière, etc., l’école peut aussi leur faire prendre conscience, dès le plus jeune âge, de la responsabilité collective de l’humanité envers l’écologie. Cela passe par une sensibilisation à la consommation à outrance, aux dommages causés par les gaz à effet de serre ou par l’agriculture intensive. En s’adressant de façon indistincte aux deux sexes, on peut espérer que la charge environnementale se voit un jour enfin répartie à égalité.

De même, en encourageant les filles à étudier les sciences, les technologies et l’économie, des matières clés dans le domaine de la transition écologique, cela permet à plus de femmes de jouer un rôle direct dans la lutte contre le changement climatique. Car en termes d’écologie, comme sur les autres sujets, le progrès n’est possible qu’en se libérant des stéréotypes et des inégalités.


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À propos de l autrice

Daisy Lorenzi
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