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Les bienfaits de l’art pour notre cerveau

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Schopenhauer l’affirmait déjà : l’art console. Plus de 150 ans plus tard, les neuroscientifiques lui donnent raison et nous expliquent bien plus encore pourquoi l’art est-il si fructueux pour notre cerveau. Des réactions chimiques en cascade qui nous mènent à un sentiment de feel good, aucun effet secondaire à déplorer, une accessibilité ouverte à tous et des possibilités infinies : l’art est un remède parfait pour notre cerveau.

Qu’est-ce qu’il se passe dans le cerveau face à une œuvre d’art ?

Qu’on considère l’art comme l’expression d’un idéal esthétique et/ou un moyen de véhiculer des idées, ce sur quoi tout le monde s’accorde, c’est que l’art s’adresse délibérément à nos cinq sens et touche nos émotions en plein cœur ! Les sons, les matières, les couleurs que nous contemplons, entendons, touchons résonnent en nous et suscitent une réaction.

Quand nous sommes face à une œuvre qui nous plaît, le cerveau bouillonne et stimule les quatre hormones du bien-être : endorphine, dopamine, sérotonine et ocytocine. Comme par enchantement, dans le même temps, l’hormone responsable du stress, le cortisol, est réduite. En sensation, cela se traduit immédiatement : le cœur bat moins vite, le corps se détend, on ressent du plaisir, on se sent bien, tout simplement.

Il y  a un autre phénomène qui se produit dans notre cerveau quand on est face à un chef d’œuvre : les neurones miroirs se mettent en route. Concrètement, cela signifie que le cerveau assimile l’œuvre d’art à une personne et que l’on va donc souhaiter interagir avec le tableau que l’on admire ou la musique qu’on écoute. C’est comme cela que l’on va tenter d’interpréter les intentions de l’artiste et qu’une œuvre va nous « parler » et nous transporter, en terme d’émotions et de sensations. Les neurosciences tombent d’accord avec Marcel Duchamp et l’art conceptuel : la signification de l’œuvre n’est pas seulement donnée par l’artiste mais aussi par la personne qui la contemple. A travers son regard (son oreille…), le spectateur est impliqué dans un processus de création qui va aboutir à interpréter d’un nouveau sens une œuvre.

Des applications thérapeutiques concluantes

Puisque l’art est un puissant générateur d’émotions positives, la médecine s’y intéresse de près et cherche à l’exploiter.

Au Canada, depuis quelques années déjà, les médecins rédigent des ordonnances muséales à leurs patients. Autrement dit, ils prescrivent une visite de musée aux malades, leur permettant d’accéder à la gratuité d’un établissement pour eux et un proche.

L’intention première, c’est de permettre un moment de bien-être, une échappée entre deux soins, une parenthèse où l’on s’extirpe de sa douleur.  C’est un outil thérapeutique de plus dans l’arsenal des soignants pour soulager les malades chroniques, les patients en soins palliatifs et aussi les personnes déprimées ou dépressives, plus nombreuses depuis la pandémie. Le retour des patients est enthousiaste : ils évoquent un moment de détente, un oubli momentané du quotidien de la maladie, un goût de vivre stimulé.

Ce dispositif, facile à mettre en place et peu coûteux, prend de l’ampleur et se répand, en Suisse, à Bruxelles et maintenant à Paris, au musée Marmottant-Monet.

On le sait bien, la musique adoucit les mœurs mais elle soulage aussi les maux. Convaincue par cette idée, la violoncelliste et art-thérapeute, Claire Oppert, raconte dans son livre, Le pansement Schubert, l’impact bénéfique de la musique sur la douleur. Un jour, alors qu’elle s’est rendue dans un Ehpad, Claire Oppert assiste à une crise de démence d’une patiente qui se débat et refuse un soin ; instinctivement, elle attrape son violoncelle, se rapproche et joue un morceau de Schubert. En quelques secondes seulement, le visage de la malade se décrispe, elle se détend, accepte que les soignants s’occupent de son pansement et ébauche même un sourire… Claire Oppert décide de ne pas en rester là : en accord avec des médecins, une étude est lancée dans une clinique parisienne sur 112 patients. A 24 heures d’intervalle, les patients reçoivent deux soins identiques : l’un en présence de la musicienne qui leur joue un morceau, l’autre sans musique. Les conclusions sont dithyrambiques: la douleur est diminuée de 10 à 50% lorsque le soin est réalisé en musique, l’anxiété est aussi beaucoup moins forte, et les soignants, eux-mêmes, sont plus détendus. Le protocole a été validé, salué par la communauté scientifique et s’est étendu dans de nombreux établissements à travers le monde. Aujourd’hui, Claire Oppert étend et adapte son répertoire aux envies des patients, elle passe d’Edith Piaf à un morceau de rap, ou à Johnny Hallyday, une seule condition : que cela fasse plaisir au patient.

L’art-thérapie et la pratique de l’art

Si les bienfaits de l’art sur notre santé, en tant que spectateur, ont été démontrés, il est intéressant de voir qu’ils sont décuplés lorsque l’on devient acteur dans le processus de création. C’est le postulat de l’art-thérapie, un accompagnement qui utilise la création artistique de personnes en souffrance pour leur faire prendre conscience de leur vie intérieure afin de l’exprimer et d’effectuer les ajustements nécessaires.

Concrètement, il s’agit, quel que soit l’art choisi (peinture, collage, modelage, chant…) de laisser venir les images intérieures qui nous habitent (souffrance, émotions, peurs, rêves…) et de les exprimer à travers la matière. Le patient représente ainsi son mal-être en réalisant un croquis, une statuette d’argile ou une succession de vocalise ; l’art est, ici, un outil de projection. Le patient explique sa création au thérapeute qui l’invite progressivement à plus de profondeur, lui dévoile éventuellement des techniques et l’accompagne dans sa prise de conscience. Au fil des séances, la production évolue et le changement psychique et émotionnel s’amorce vers un mieux-être du patient. Là aussi, partout où des séances d’art-thérapie sont menées, les résultats des études sont très probants : diminution des doses médicamenteuses, baisse du stress, amélioration de l’humeur et récupération plus rapide !

L’art-thérapie est une approche très bénéfique pour les personnes en souffrance mais on peut, bien entendu, tirer profit de la pratique de l’art sans éprouver la moindre pathologie. La pratique artistique active les zones du cerveau liées à l’émotion, la conscience de soi et l’imagination, cela permet de libérer des hormones du bien-être et de se sentir, une fois encore, plus relax. Le simple fait d’être concentré sur sa création déconnecte du monde extérieur et apaise. C’est également un bon levier pour la confiance en soi : on se sent capable de faire quelque chose, et même du beau !

L’expérience artistique, lorsqu’elle se fait en groupe, est aussi une belle ouverture aux autres : partager la fibre créatrice et une certaine sensibilité donne lieu à des échanges de point de vue et crée indiscutablement des liens.

Dans un monde hyper connecté qui tourne à 100 à l’heure, se tourner vers l’art et même l’artisanat, c’est mettre le timer sur pause et s’inscrire dans l’ici et maintenant. On abandonne souris et écran tactile pour répondre à un besoin d’imaginaire et de créativité. Les mains et la tête s’alignent, on retrouve des gestes qui ont du sens, il n’en faut pas plus pour être serein.

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À propos de l autrice

stephanie redactrice
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