Peut-être pensez-vous n’avoir jamais entendu parlé de l’upcycling ; pourtant, il y a de grandes chances pour que vous connaissiez cette pratique, voire même, que vous l’ayez vous-même mis en application. L’upcycling consiste à réutiliser des objets dont on se serait débarrassé, en leur donnant une nouvelle vie et une nouvelle fonction. Une tendance de recyclage « par le haut » qui revalorise les objets et les matériaux. Une démarche qui répond également au besoin de changer nos modes de consommation pour être plus responsables et qui est aujourd’hui au cœur de la pratique de nombreux artisans et artisanes.
L’upcycling : de quoi s’agit-il ?
Aujourd’hui, on ne recycle plus, on « upcycle ». L’Upcycling, que l’on pourrait traduire par « surcyclage » ou « recyclage par le haut », est l’une des nouvelles tendances de l’économie circulaire. Cette pratique consiste à réutiliser des objets en les transformant pour leur donner une nouvelle fonction. L’upcycling, c’est un peu le vieil adage « faire du neuf avec du vieux » qui prend vie.
Il s’agit par exemple d’utiliser des palettes de bois, dont la fonction première est le transport et le stockage de marchandises, en objets de décorations, tels qu’une tête de lit, une table basse, ou encore des étagères. A travers ce processus de transformation du produit en objet de décoration, l’upcycling vise à donner une valeur ajoutée au produit, en créant des objets de qualité supérieure au design soigné.
L’Upcycling a donc une visée esthétique importante, au-delà de la fonction de recyclage. C’est pourquoi les objets « upcyclés » ont généralement un usage sans aucun rapport avec leur fonction première et se transforment souvent en objets haut de gamme, une fois passés entre les mains de créateurs talentueux.
L’Upcycling is the new recyclage
Si l’upcycling peut s’apparenter au recyclage, il s’agit pour autant de deux pratiques différentes. Lorsque l’on recycle, seule la matière première du produit est utilisée pour créer une nouvelle matière première.
Bois, verre, papier… c’est cette matière qui est compactée, broyée, puis transformée pour créer de nouveaux objets similaires, avec au fur et à mesure du recyclage, une perte de qualité de la matière première et donc du produit fini recyclé. En outre, le processus de recyclage implique la consommation d’eau et d’énergie, voire même de produits chimiques, pour transformer la matière première.
La grande différence avec l’upcycling, c’est que cette pratique n’implique pas de transformation chimique du produit ni de dégradation de la matière. Il s’agit d’une réutilisation et surtout d’une revalorisation de l’objet, qui non seulement ne réduit pas sa qualité, mais au contraire lui donne une nouvelle valeur ajoutée. Au-delà de l’aspect environnemental, se trouve donc au cœur de l’upcycling une visée esthétique que l’on ne retrouve pas dans le recyclage.
Quand est né l’upcycling ?
L’upcycling est une tendance dont l’on entend parler depuis quelques années seulement, mais pourtant, celle-ci n’est pas si récente. C’est dans les années 1990 que le terme est inventé par Reiner Pilz, un ingénieur et mécanicien allemand.
Parlant de la gestion des déchets dans son pays, il se désole de voir que le recyclage produit soit des objets de faible qualité, soit détruit purement et simplement les déchets. Il déplore le fait que le recyclage traditionnel, qu’il nomme « downcycling », ne prenne pas en compte les possibilités de revalorisation des objets. Par opposition, il fait alors naître le concept d’« upcycling » qui vise selon lui à ce que « les produits inutilisés gagnent en valeur au lieu d’en perdre ».
C’est ensuite dans les pays dits en voie de développement que la pratique va vraiment se développer. Du fait d’une plus grande difficulté à accéder aux biens de consommation, les populations concernées vont peu à peu développer l’idée de réutiliser les objets existants pour leur donner un nouvel usage et, au final, allonger leur durée de vie. Avec la prise en compte des questions environnementales, cette pratique gagne peu à peu d’autres pays, qui se mettent à l’adopter, en particulier dans les domaines du textile et du mobilier.
9 acteurs et actrices de l’upclycling français à connaître
Séduit(e) par le concept de l’upcycling ? Bonne nouvelle pour vous, un nombre croissant d’artisan.e.s se sont emparé(e)s du sujet et conçoivent désormais une partie voire la totalité de leur travail, en réutilisant et revalorisant des objets. Voici notre sélection de créateurs et créatrices à découvrir et à suivre de près :
Les Résilientes, par Eugénie Delarivière
Les Résilientes est un studio de design qui met en œuvre le concept de l’upcycling dans une démarche de réinsertions des populations en difficultés. Eugénie Delarivière, la créatrice des Résilientes, travaille en collaboration avec Emmaüs Alternatives pour créer des objets textiles et mobiliers à partir d’objets réutilisés.
L’Upcyclerie, par Sylvie Bétard
L’Upcyclerie est une agence de création qui transforme vos déchets en nouveaux objets esthétiques, éthiques, fonctionnels, voire lucratifs. Cette agence a été créée par Sylvie Bétard en 2012 qui cherchait alors à utiliser l’art au service de l’écologie. L’upcyclerie ne vend pas des objets finis mais propose plutôt des diagnostics déchets personnalisés et des solutions innovantes pour transformer ces déchets.
Les Récupérables, par Anaïs DW
C’est à force de voir tous les jours près de 300 kilos de textiles arriver au sein de la boutique responsable où elle travaille qu’Anaïs DW a décidé qu’il était temps d’en faire quelque chose. C’est ainsi qu’est né Les Récupérables, une marque 100% française qui propose des collections textiles, vêtements et linges de maison, créés uniquement d’après des textiles récupérés.
HangOnRecycling, par Iola Janssen
C’est suite à une perte sévère d’audition que Iola Janssen, musicienne de formation, décide de changer de vie et se tourne, « presque naturellement » vers la création d’objets en bois flotté (lire son portrait sur Minisauts). Elle porte au cœur de son projet les idéaux de l’upcycling avec la volonté d’insuffler une nouvelle vie à des matières ou objets abandonnés, en les détournant de leur fonction première et en réduisant ainsi notre impact sur l’environnement.
Friendly Frenchy par Sandrine et Laurent
Friendly Frenchy est une marque 100% française de lunettes, textiles, et papèterie. L’originalité de cette marque créée par Sandrine et Laurent, est d’utiliser les coquillages et des matières issues des terroirs viticoles pour la création de leurs pièces. Friendly Frenchy collecte, nettoie, puis broie et revalorise les matières d’après des techniques de fabrications brevetées.
Bohup, par Christine Gerard et Alan Anic
Bohup est un duo de création mère-fils qui propose des objets de décoration intérieure faits main et issus d’objets de récupération. Chutes de tissus d’usine, vêtements et tissus d’ameublement de seconde main, … reprennent vie sous forme de tapis, coussins et autres pièces de décoration uniques.
Studio Pourquoi Pas, par Juliette et Rénald
Le Studio Pourquoi Pas est né de la rencontre entre Juliette et Rénald. Ces deux créatifs décident en 2018 de concevoir une marque qui propose de l’éco-mobilier et de l’aménagement d’espaces à partir de matériaux de réemploi issus des propres déchets du client.
Oikolo
« Produire, c’est polluer », estime Oikolo, une marque française d’objets décoratifs. C’est pourquoi, les objets qu’elle propose sont éco-responsables, issus de bois de récupération, et fabriqués à partir de matières saines.