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MINISAUTS présente Iola, créatrice de HangOnRecycling

Portrait iola hangonrecycling

C’est une création de lampe qui a donné lieu à une belle rencontre et un entretien tout en simplicité avec la douce Iola Janssen, créatrice de mobilier et d’objets de décoration à travers sa toute jeune marque HangOnRecycling. Iola a une âme d’artiste depuis toujours, passionnée par la musique et par l’art, elle a choisi de s’exprimer avec une activité créative autour du recyclé, du bois flotté du sud et du bois de palette. Eco-designer à part entière, elle réalise des luminaires, des tableaux, des objets utilitaires mais aussi de petits meubles d’intérieur uniques et écologiques réalisés avec goût et minimalisme mais surtout une belle conscience écologique. Place à l’interview ! Très belle lecture.

Bonjour Iola, peux-tu te présenter et nous raconter l’origine de HangOnRecycling ?

C’est un retour à mes racines ! J’ai une formation d’Architecte d’intérieur que j’ai suivi à l’école des beaux-arts en Espagne mais mon point de départ a été la musique, c’est ma passion ! J’ai démarré en tant que musicienne et chanteuse au sein de plusieurs orchestres jusqu’à créer mon groupe, Blue Sol. En parallèle, j’ai fait beaucoup de peinture pour de la décoration intérieure, je faisais des tableaux pour des particuliers mais aussi pour des entreprises, des restaurants notamment.

Puis un jour j’ai eu une perte sévère d’audition, il y a 18 ans, c’est une perte liée aux bruits mais aussi aux effets secondaires d’un traitement médical. Par conséquent, j’ai été contrainte de changer mon rythme de vie et aujourd’hui je porte un appareil auditif. Les spécialistes m’ont conseillé d’arrêter la musique mais lorsqu’il s’agit de sa passion ce n’est pas si simple !

J’ai réduit cette activité et je l’ai avant tout réadaptée à moi car forcément je sens que je me fatigue plus vite que les gens « normaux » car lorsqu’un de nos sens est affaibli cela à des répercussions sur notre état général au quotidien. La période du Covid a aussi été l’élément déclencheur.

C’est alors que je me suis tournée (presque naturellement !) vers une activité indépendante et autonome, en osmose avec la nature et les richesses de notre belle région et qui correspond aux valeurs que mes parents m’ont transmises. Pendant le confinement j’ai commencée à créer une première lampe en bois flotté, c’était le début de l’aventure !

Pourquoi ce nom ?

« Hang On » en anglais a plusieurs significations : attendre un instant, être en suspension, un arrêt sur image en quelque sorte… c’est aussi l’action d’accrocher quelque chose, un objet constamment mobile, la notion de mouvement est très importante pour moi. Le recyclage est un processus circulaire, tout comme le monde, en constante évolution et en perpétuel mouvement. Ce terme est donc hyper symbolique pour moi.

Qu’est-ce qui te stimule le plus dans ton travail ?

Ma motivation est de proposer une alternative à la surconsommation de produits de mauvaise qualité qui viennent de l’autre bout du monde. Je souhaite montrer qu’un type de production s’inscrivant dans une démarche circulaire et locale est possible.

A quoi ressemble une journée type ?

Je travaille toujours sur 3 ou 4 projets en même temps, cela me permet de rester objective et créative. S’éloigner d’un projet quelques heures permet d’y revenir avec beaucoup plus d’inspiration et d’envie, j’aime travailler de cette façon et puis chaque projet me donne de nouvelles idées pour un autre, c’est une méthode qui fonctionne très bien pour moi. Parfois, c’est aussi une question d’ordre technique car la colle doit sécher et il faut forcément compter un temps de pause, il y a un processus obligatoire à respecter dans la fabrication.

En ce moment, je prépare une maquette pour un hôtel-restaurant situé à Saint-Cyprien, c’est un joli projet et cela s’inscrit dans la continuité de présentoirs de mignardises que j’avais réalisé précédemment.

Quelle est ta principale source d’approvisionnement ?

Je connais un lieu sauvage et complètement authentique dans la région, je vais chercher mon bois sur place et en fonction de son état, je le fais sécher si besoin dans mon atelier. C’est un endroit où toutes les bonnes conditions sont réunies pour préserver le bois et réussir à l’utiliser par la suite. C’est très important pour moi d’utiliser du bois issu de ma région. Cela m’arrive de temps en temps de tomber sur de petites merveilles lors de mes escapades en famille, à Avignon par exemple, mais c’est très rare. Je récolte aussi des palettes au gré de mes déplacements quotidiens.

Que transmets-tu à travers tes créations ?

Inconsciemment j’exprime mon passé, je diffuse ma propre expérience de vie dans laquelle j’ai évolué, je ne m’inspire pas des autres ou en tous cas je ne m’en rend pas compte et surtout je retranscris ce que j’observe de beau dans la nature bien évidemment, c’est la base pour moi. Je tire des leçons de chaque projet, le positif comme le négatif.

J’ai des amis qui travaillent différemment mais avec qui on échange régulièrement sur des techniques, l’utilisation de certaines huiles par exemple, on se donne des conseils dans notre activité mais on ne s’influence pas dans notre art à proprement parler. Chacun et chacune a son sens artistique et son style, c’est aussi ça qui me plait. Je vais toujours aller vers quelque chose de différent et c’est ce que je trouve le plus stimulant dans ce métier.

Serais-tu attirée par une collaboration ?

Oui bien sûr, je n’ai pas encore eu cette occasion mais un jour pourquoi pas cela me plairait beaucoup.

Penses-tu avoir trouvé un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ?

Non et c’est bien trop tôt pour moi car la première année il y a beaucoup d’investissements à tous les niveaux, il y a des hauts et des bas, je me sens en apprentissage constant, comme à l’école. Ma société a été créée officiellement en avril 2021 mais je travaillais déjà sur ce projet depuis l’été 2020.

Malheureusement, je remarque qu’il y a très peu de soutien lorsque l’on est à son compte dans le milieu de l’artisanat et de la création ; c’est un fait. Alors que durant ma précédente expérience dans la musique, il y avait un grand soutien et c’est important surtout quand on démarre, mais aussi dans les périodes plus difficiles.

Quelles sont tes activités préférées ?

J’adore les sorties nature, les randonnées par exemple, avec mon conjoint et les enfants on aime aller voir la mer. La musique prend une grande place aussi, on va voir des concerts, on essaye de convaincre les enfants mais à l’adolescence c’est un peu plus compliqué, les goûts changent, on est un peu plus radical et moins ouvert, c’est la période qui veut ça, mais on arrive à contenter tout le monde parfois !

Quel est ton espace à toi ?

Mon atelier, c’est vraiment ici que je fais tout ce que j’aime.

Quel(le) est l’artiste que tu as récemment découvert et que tu as envie de partager avec les lectrices et les lecteurs de Minisauts ?

Je pense à une sculpteure (oui oui ça se dit !) que j’ai d’ailleurs contacté tellement ses créations m’ont touchées et inspirées, il s’agit d’Ariane Crovisier que j’ai découvert ici. Elle m’a donné de l’espoir et du courage dans la création et l’expression artistique personnelle, rien n’est impossible si on fait ce qu’on aime et que l’on s’en donne les moyens.

Merci à Iola d’avoir accepté de répondre à mes questions 
Pour découvrir HangOnRecycling, c’est juste ICI

Composition illustrée signée Minisauts & Luluaucrayon

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À propos de l autrice

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Lancement prévu pour l'été 2023

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